Enfant, déjà, j’étais passionnée par l’humain, je voulais comprendre.
Comprendre comment le corps fonctionne, et aussi ce qui se passe dans la tête et le coeur des gens. J’étais aussi très sensible et empathique, j’avais envie d’aider. Je croyais que la médecine répondrait à mes attentes. Ayant grandi dans une famille matérialiste, je ne voyais aucune autre voie et je m'engouffrais dans les études de médecine à cœur et à corps perdu.
Passé le difficile concours d’entrée, je me retrouvais à 19 ans balancée dans les couloirs et les chambres d’hôpitaux d’un CHU parisien hyper-spécialisé avec un accompagnement psychologique inexistant et aucune sensibilisation à la relation humaine. Confrontée à des patients atteints de maladies sévères, à des vies brisées, à la mort, dans un univers hyper-technologique, froid et déshumanisé, je suis par moment submergée par ma propre souffrance, ma difficulté à trouver un sens à tout ça. Alors comme la plupart des médecins en devenir, je me blinde, je mets de côté mes émotions, j’oublie mes questions d’enfant et j’avance comme un bon petit soldat. Consciencieuse et appliquée je traverse mes études avec brio. J’apprends que l’homme est un corps, fait d’un amas de cellules organisés en organes, reliés les uns aux autres et formant une magnifique machinerie orchestrée par le cerveau. J’apprends à faire des diagnostics, prescrire des examens complémentaires et des médicaments. Sportive, je me passionne pour l’appareil locomoteur et je me spécialise en rhumatologie. Là les questions et la souffrance resurgissent. Confrontée à des patients souffrant de pathologies douloureuses chroniques, je prends conscience que mon approche médicale est uniquement symptomatique. Je me sens impuissante à les aider vraiment. Il apparait évident qu’il y a « autre chose » derrière leur maladie. Après avoir passé ma thèse, je poursuis mon travail à l’hôpital en essayant d’étouffer ces petites voix en moi et un jour c’est la dépression. Je suis allée trop loin dans le déni de moi. Je ne sais toujours pas m’écouter alors je continue à fuir. Fuir l’hôpital, la maladie, la souffrance des malades, la mienne.
Je pars travailler dans l’industrie pharmaceutique. J’approfondis ma connaissance scientifique des maladies auto-immunes et je travaille sur la recherche et la commercialisation de médicaments immunosuppresseurs innovants destinés aux personnes souffrant de rhumatisme inflammatoire chronique. Je rencontre le monde de l’entreprise et de l’industrie pharmaceutique. Je met de la distance entre la maladie et moi...mais je ne me sens toujours pas à ma place.
L’événement qui finalement fait tout basculer est la naissance de ma première fille. Mes blessures d’enfance resurgissent, et, pour ma fille d’abord, puis pour moi, je m’engage dans un long travail thérapeutique. Je n’ai jamais cessé depuis à travers de multiples approches de me rencontrer, de m’accueillir et de me transformer. Alors je découvre toute la richesse et la complexité de l’humain. Je fais des liens entre le corps et la psyché, entre le corps et les émotions. Je quitte l’industrie pharmaceutique, je renoue avec mes questions d’enfant et ma passion pour l’humain, dans toutes ses dimensions.
Et je commence à comprendre: Bien sûr on ne « tombe » pas malade par hasard . Cela devient une certitude pour moi et commence une longue recherche sur le pourquoi on devient malade et comment on guérit. J’expérimente de nombreuses approches psycho-corporelles, individuelles et en groupe. Je vais à la rencontre de mon corps, de mes émotions. Ma vie est un grand terrain d’expérimentation. Je lis beaucoup aussi (Michel Odoul, Jacques Martel, Lise Bourbeau…), des scientifiques aussi, des médecins (Deepak Chopra, Thierry Janssen, Philippe Dransart, Olivier Soulier, Lissa Rankin…) qui se sont posé les mêmes questions avant moi.
Lorsque je découvre le décodage biologique , c'est comme une évidence. J'ai enfin trouvé le sens et l'humanité que je cherchais dans l'approche de la santé